Quarante ans aprĂšs la signature des accords de Georgetown en Guyane britannique, les pays membres du groupe Afrique, Pacifique, CaraĂŻbe sâinterrogent sur leur avenir alors que son financement par lâUnion europĂ©enne se terminera en 2020.
Le 4 et 5 juin 2015 le groupe des pays de lâAfrique, du Pacifique et des CaraĂŻbes, mieux connu sous le sigle ACP, fĂȘtait leur quarantiĂšme anniversaire Ă Bruxelles. NĂ© au lendemain de la dĂ©colonisation et en plein choc pĂ©trolier de la signature des accords de Georgetown en 1975 puis de Cotonou en 2000, le groupement devait ĂȘtre une façon pour les anciennes puissances colonisatrices, dâaider au dĂ©veloppement Ă©conomique et industriel de leurs anciens vassaux.
Dans la salle de confĂ©rence du siĂšge bruxellois des ACP, Ă lâarchitecture datĂ©e des annĂ©es soixante-dix, experts, ambassadeurs et universitaires se sont relayĂ©s deux jours durant afin de poser un diagnostic sur la situation actuelle et lâavenir de la structure. MĂȘme si elle nâa Ă©tĂ© abordĂ©e quâĂ demi-mot dans les discours, la question dans tous les esprits Ă©tait bien celle du financement par lâUnion europĂ©enne. Car Ă ce jour plusieurs pays du groupe ont clairement fait comprendre quâils ne mettraient pas la main Ă la poche pour financer Ă la place des europĂ©ens une structure peu connue en dehors de la bulle bruxelloise.Retour ligne automatique
Quarante ans plus tard, le bilan est donc en demi-teinte. Les pays membres, Ă quelques exceptions prĂšs, nâont pas vraiment su transformer la prĂ©fĂ©rence Ă©conomique dont ils jouissent grĂące aux divers accords signĂ©s pour dĂ©velopper ou autonomiser leurs Ă©conomies et sont restĂ©s des fournisseurs de matiĂšres premiĂšres et de matiĂšres de base.
Si le groupement a Ă©tĂ© créé pour Ă©tablir des relations institutionnelles et commerciales entre ses membres et lâUnion europĂ©enne, son avenir post 2020 pourrait passer par le dĂ©veloppement de relations avec des pays comme lâInde, le BrĂ©sil ou la Turquie. Leurs ambassadeurs auprĂšs de lâUnion europĂ©enne sont dâailleurs montĂ©s Ă la tribune pour dĂ©fendre auprĂšs des 79 pays du groupement les avantages dâune coopĂ©ration Sud-Sud.
Maha Ganem