Faisant suite au 15ème Comité Ministériel Commercial mixte ACP-UE, une table ronde de haut niveau sur Commerce – Investissement et Développement, mettant l’accent sur les avantages des Accords de Partenariats Economiques (APE) avait lieu vendredi 20 octobre au Centre de conférence Albert Borschette à Bruxelles. Cette table ronde, organisée par la Commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström avait pour objectif de mettre en pratique le partenariat ACP-UE. Autrement dit comment tirer le meilleur parti de ce partenariat, promouvoir l’investissement dans les pays ACP pour accroître les chaînes de valeurs dans différents domaines de la vie économique et accompagner l’industrialisation des pays ACP.
Pour apporter une réponse significative à ce challenge, la Commissaire européenne du Commerce a mis en avant les piliers existants que les deux partenaires disposent et dont ils se doivent d’affûter les stratégies, pour réaliser les objectifs visés. Elle a évoqué les 7 partenariats en cours qui impliquent 28 pays ACP et a réaffirmé les avantages des Accords de Partenariats économiques, notamment le libre accès au marché de l’Union européenne à titre d’exemple.
Des exemples de réussite d’implémentation des APE dans les pays ACP ont été présenté. Tel était le cas pour la République de Madagascar, dont l’implémentation de l’APE a débuté en 2012. Le pays a accru ses exportations vers l’Union européenne à hauteur de 65% en 2016. Quand à La Communauté de Développement d’Afrique Australe (SADC = Southern African Development Community), un des plus jeunes APE, les exportations vers l’UE sont significatives: 65% pour le poisson et 30% pour les fleurs. Dans les régions du Pacifique, on note une réussite de l’implémentation de l’APE particulièrement en Papouasie- Nouvelle- Guinée, qui a réussi à attirer les investisseurs dans le domaine de la pêche. Ce qui a permis de créer de milliers d’emplois surtout pour les femmes.
L’un des messages de la Commissaire était d’inviter les pays ACP à diversifier leurs économies pour tirer un meilleur parti des chaînes de valeurs. Pour ce faire, les pays ACP doivent développer des politiques locales dans le Commerce et les investissements, les deux principaux facteurs de développement. C’est pourquoi l’appui au développement, par l’implémentation des APE et la promotion des investissements est important » a conclu la Commissaire européenne au Commerce.
Se félicitant du nouveau programme d’investissement de l’EU pour un avenir promoteur, Kamina Johson Smith, ministre des Affaires Etrangères et du Commerce de Jamaïque, a invité l’Union européenne à collaborer avec les pays ACP, afin de mettre en place des mécanismes d’informations pour prospecter les potentiels investisseurs de l’Union européenne, afin d’accroître les opportunités d’affaires avec les Etats du Cariforum (Carribean Community) tel que la Jamaïque. Elle a exhorté les pays ACP à créer un environnement propice pour soutenir le secteur privé.
En sa qualité de Commissaire européen de la Coopération internationale et du développement, Neven Mimica a insisté avec force, sur la volonté des Etats membres de l’UE, de maximiser l’offre potentielle de l’Accord de Commerce, incluant l’Accord de Partenariat Economique. « Nous voulons créer de nouvelles opportunités d’investissements notamment sur le nouveau plan d’investissement de l’EU. Tout cela s’inscrit dans le notre vision de croissance et de développement durable ».
L’exemple de réussite de transformation d’une économie artisanale embryonnaire à une économie industrielle nous vient de Madagascar, grâce à la création de régime de zone franche et la signature de l’Accord de Cotonou. Ct exemple était présenté par Olivier Cua, Directeur de Epsilon textiles Madagascar. « Sans la création de régime de zone franche dans les années 1990 et sans la signature des Accords de Cotonou, il n’aurait pas eu du tout d’industrie textile à Madagascar aujourd’hui », a-t-il affirmé. Grace à ces deux accords, l’industrie textile malgache est passée d’un niveau embryonnaire et artisanale, à un niveau d’industrie exportatrice. Et en l’espace de 10 ans, l’industrie a été reconnue mondialement. Cette industrie textile a commencé à exporter vers l’Europe, les pays voisins, l’île de la Réunion, Maurice, l’Afrique du Sud et enfin les Etats-Unis un peu plus tard avec les Accords de AGOA (African Growth and Opportunity Act) ». a-t-il poursuivi.
L’exemple de Madagascar, dont l’industrie textile est passée du stade artisanal, au stade industriel, constitue l’un des exemples les plus significatifs positifs, dans le partenariat ACP-UE. Un exemple vers lequel, les 79 Etats d’Afrique des Caraïbes et du Pacifique s’appuient pour souhaiter une relation future avec l’Union Européenne, basée sur la transformation économique des Etats ACP. Cet exemple de réussite et bien d’autres, présentés dans le cadre de cette table ronde de haut niveau suffisent-ils à confirmer du bienfondé et uniquement des avantages des APE? Peut-on ouvrir le débat sur les inconvénients de ces Accords par rapport aux besoins réels, par rapport à la transformation structurelle des économies des Etats ACP, par rapport à toute une série d’autres défis à relever. A chaque pays de prendre ses responsabilités et de conduire son pays vers l’émergence, le bien-être de ses populations. Ghislain Zobiyo