Ce 30 juillet 2018, s’ouvre à Lomé dans la capitale togolaise, 3 sommets dont deux ordinaires des chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), celui de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et celui extraordinaire qui réunit ce lundi dès 10h à l’hôtel du 2 février la CEEAC, les chefs d’Etat de l’Afrique Centrale et leurs homologues de l’Afrique de l’Ouest sur les questions sécuritaires.
Si sur ce dernier point cette réunion est d’une importance pour les pays concernés, cela relève du fait que des organisations terroristes menacent l’existence et l’équilibre des deux régions.
Au Mali, au Niger et au Burkina Faso, AQMI, une branche armée soumise à AL-QAïDA, fait des ravages tandis que le groupe BOKO HARAM soumis à l’Etat Islamique sème la terreur au Nigéria et au Nord Cameroun depuis des années. Ces raisons poussent les présidents sous-régionaux à trouver des moyens et stratégies communs à mettre en place afin d’assumer la sécurité et la quiétude des deux régions dont les intérêts sont intimement liés.
Ce qui retient le plus d’attention se passera le mardi 31 juillet lorsque les dirigeants africains ouvriront le ballet des recommandations à soumettre à la classe politique togolaise pour clore les discussions sur une crise qui agite le Togo depuis presque un an.
En réalité, les Togolais après une longue période de souffrance caractérisée par des soulèvements dont les réponses furent des brimades depuis 1990, se sont révoltés le 19 août 2017 pour réclamer plus de droits pour une alternance politique, une évidence après 51 ans de règne d’une dynastie.
Plusieurs mois de consultations politiques de la médiation ghanéenne et guinéenne sous l’égide de Nana Akufo-Addo et de Alpha Condé n’ont pas permis de trouver le consensus nécessaire qui sortirait le pays de cette léthargie qui ne fait que trop durer.
Pour ne pas que la crise togolaise bloque non seulement le pays et également les activités économiques de la sous-régions, la CEDEAO n’a trouvé d’autres solutions que de soumettre et de rendre obligatoire à tous les protagonistes de la crise socio-politique, des recommandations dont les conclusions, à en croire des proches du dossier, conduiront certainement aux réformes politiques prescrites dans l’accord politique global du 20 août 2006. Ces recommandations tiendront compte également pas d’un retour systématique à la constitution de 1992 tel que réclamé par la coalition des 14 partis de l’opposition mais aussi des 5 points cardinaux évoqués par l’opposition pour rendre le pays plus démocratique.
En Campagne dans le pays pour mieux expliquer sa position, l’opposition dit attendre sereinement la décision de l’espace communautaire et se réserve le droit de toute réplique si d’aventure elle ne tient pas compte des aspirations des populations togolaises.
La CEDEAO saura-t-elle jouer ce jeu d’équilibriste dans un pays où les attentes sont si grandes et dont les rancoeurs et les émotions surpassent la jugeote et la raison pour sortir de la léthargie qui ruine le pays et sa jeunesse?
Nous serons au coeur des évènements durant les deux jours de travaux de ces trois conférences et principalement le 31 juillet 2018 pour sans états d’âme, planter le décor de ce qui sera le Togo après cette date espérée.
Annani SOSSOU